Julien vient au meeting d'Hérouville depuis 7 ans. Cette année, il a décidé de devenir bénévole.

Julien a 32 ans, il est hérouvillais, et vient en tant que spectateur au meeting d'Hérouville depuis 7 ans. Cette année, il a décidé de passer le cap et de devenir bénévole. Il partage sa passion pour le meeting d'Hérouville.

Parole de spectateur

Quel est ton plus beau souvenir lié au meeting d’athlétisme d’Hérouville ?

Mon plus beau souvenir c’est quand Dwayne Chambers a fait le 100 m, car de voir ce grand champion courir au stade Prestavoine ça a été quelque chose. Car avec Mélanie, ma femme, qui a fait de l’athlétisme étant jeune, on a toujours suivi l’athlé à la tv, et de le retrouver ici à Hérouville, c’était un peu surréaliste. Il est quand même emblématique dans l’athlétisme mondial, c’est réellement une très grande star.

Pour quelle raison es-tu venu au meeting d’Hérouville ?

En fait, la première fois c’est un collègue qui m’en avait parlé, et je me suis dit pourquoi pas, c’est comme ça que je m’y suis retrouvé ! Je voyais les affiches, mais ça ne me parlait pas plus que ça, même si on en parle, on voit de la pub, mais je pensais que ce n’était pas forcément pour moi. Il m’a emmené, j’ai emmené ma femme, et on est devenu accroc, encore plus maintenant que notre fils est passionné lui aussi. Et aujourd’hui, c’est un rendez-vous sympa de famille, même mes parents viennent, ils habitent dans l’Orne et viennent spécialement, et ils passent aussi un week-end à la maison, on fait un bon repas après le meeting ! C’est le seul meeting de cette envergure dans l’ex-Basse-Normandie.

Le meeting d’Hérouville, en vrai, on voit mieux qu’à la télé ?

Oui, parce qu’en fait, j’ai l’habitude de regarder à la tv, et de voir en vrai, on a vraiment la sensation de vitesse qu’on n'a pas à la tv, de voir un Usain Bolt à la tv on voit qu’il va vite, mais en vrai, on se rend vraiment compte, on a la sensation de vitesse, ils passent à moins d’un mètre de nous, on peut sentir le souffle du vent quand ils passent, et puis on peut les toucher quasiment, et on a aussi le bruit des pas sur le sol, la respiration des athlètes, le bruit des haies, car les athlètes les touchent un peu, ils cassent des haies, c’est ce qui rend le truc spectaculaire.  C’est une expérience totale, et on se prend au jeu, c’est agrémenté des commentaires de Patrick Montel. Il est aussi à la tv, mais on le vit différemment au meeting, alors qu’il y a tous les éléments de la tv, avec le frisson en plus.

Il paraît qu’il est possible d’approcher les athlètes. C’est vrai ?

Oui, complètement, car pour la petite histoire, mon fils Martin, grand fan de Christophe Lemaitre a eu l’occasion de faire une photo avec lui, car en découvrant le meeting d’Hérouville au printemps, on a eu envie d’aller découvrir le meeting en salle de Mondeville, qui se déroule tous les ans en février, avec le même type de plateau. Le gamin était complètement subjugué de voir l’athlète, il va prendre l’an prochain sa licence, il parle tout le temps de Christophe Lemaître, ça l’a bluffé, ça l’a impressionné, de le voir en vrai, et de faire une photo avec lui.

C’est à la fin de la soirée que les athlètes se rendent disponibles, on va à un endroit près du vestiaire, on peut leur taper dans les mains, car tous les athlètes rentrent sur la piste par cet endroit, et le public est tout près. Quand Dwayne Chambers avait pris le temps de passer le long de la main courante, il prenait des photos, tapait dans les mains, dédicaçait des t-shirts, tout le long des 100 m de la piste. Il a passé un temps fou avec les spectateurs, il n’y a que dans l’athlétisme qu’on trouve ça.

Tu es un grand sportif ? Tu pratiques l’athlétisme sur Hérouville ?

Non, au départ, je n’étais pas trop sportif jusqu’à l’adolescence, des sports de raquettes, et depuis peu, je fais de la course à pied, des épreuves, comme les 10 km d’Argentan, puis de Sées, où j’ai battu mon record, j’ai fait 52 minutes, et à long terme pour mes 40 ans, peut-être, faire un marathon ! Je ne suis pas en club, je m’entraine tout seul, ou avec ma femme, on court ensemble, et je prends des conseils sur internet. J’aime bien la course à pied pour ça, on n’a pas d’horaires, c’est ce que j’aime dans l’athlétisme, on peut en faire partout, tout le temps.

Quel est ton rêve pour le meeting d’Hérouville ?

Ah, je crois que mon rêve absolu serait de voir à la perche un Renaud Lavillenie ou alors Kevin Mayer, mais j’imagine que ça doit coûter cher pour les faire venir. J’ai déjà vu Christophe Lemaitre, qui est déjà venu à Mondeville, mais jamais à Hérouville.

Que penses-tu du physique des athlètes ?

Leurs physiques sont impressionnants. On sait que c’est complètement impossible de leur ressembler, ils sont très affutés, tous les muscles sont dessinés, que ce soit les garçons comme les filles, ils n’ont pas un pet de graisse, ce sont de purs sangs, ce sont des machines de course, rien n’est laissé au hasard, c’est ce qui fait la différence sur la ligne d’arrivée, c’est incroyable !

Le meeting d’athlétisme d’Hérouville, c’est un show ?

Quand je suis venu pour la première fois je pensais qu’ils venaient uniquement pour toucher une prime, qu’ils faisaient un show, et je me suis rendu compte rapidement qu’il y avait réellement un enjeu de compétition, car les athlètes que j’ai vu ici, je les ai retrouvés à la tv en grand championnat du monde ou d’Europe, avec Patrick Montel faisant référence au meeting d’Hérouville, en disant qu’ils avaient eu leur qualification là-bas, c’est là que je me suis rendu compte que c’était du sérieux ! Et, en plus, on en prend plein les yeux pendant deux heures, il se passe toujours quelque chose, pendant deux heures, c’est sans temps mort, c’est intense.

Ton bénévolat au meeting d’athlétisme d’Hérouville, ça consiste en quoi ?

Ça fait 7 ans que j’y viens et je suis bénévole depuis cette année seulement, j’ai commencé au meeting de Mondeville en février. Cette année je vais certainement filer un coup de main à la buvette, et aussi à monter la tribune, le dimanche qui précède, c’est sympa, avec une petite équipe de 10 bénévoles.

Comment faire pour s’inscrire comme bénévole, c’est facile pour rejoindre l’équipe ?

Oui, complètement ! Sur le site, on met son nom, une photo, ce qu’on aimerait faire (buvette logistique, sécurité, chauffeur ...) et après on reçoit un lien, et on participe à une petite réunion avec les chefs de groupes, une semaine avant le meeting, où on nous remet notre accréditation et notre t-shirt souvenir. Et là on sait qu’on est vraiment dans le bain, on est déjà dans la confidence, on fait partie de l’organisation.

Quels sont les avantages d’être bénévole ?

On a accès aux coulisses, aux zones d’échauffement, à des choses que le public lambda ne voit pas. Et le soir, après la fin, on remballe tout ça, et ça se termine par un repas avec tous les bénévoles et les athlètes, les entraineurs, ils sont tous là, c’est à la Fonderie, c’est vraiment sympa, tout le monde est mélangé, c’est hypercool.

On rencontre les athlètes, les élus, les partenaires, et ça permet de rencontrer aussi d’autres bénévoles, ça permet de rencontrer des gens.  Je me dis même que je pourrais inscrire mes parents dans l’aventure, en tout cas j’incite tous les amoureux du sport à passer de l’autre côté. Ils cherchent toujours du monde, on est près de 200 bénévoles, mais c’est beaucoup de boulot ! Comme c’est la même organisation, on peut aussi être sur le meeting de Mondeville. Ma première expérience était d’ailleurs là-bas, et cet été je suis ici pour ma deuxième expérience de bénévole.

As-tu appris des choses au meeting d’Hérouville ?

J’ai appris que les athlètes ne font pas de chiqué, que c’est un sport pas trop populaire. Ils gagnent moins que les footballeurs, l’argent n’a pas encore gangréné la discipline, c’est pour ça qu’ils ont les pieds sur terre, ce qui les rend très humains, certains travaillent à côté, la plupart, je crois avoir entendu cela.

J’ai aussi appris qu’il y a vraiment un contrôle antidopage, à l’arrivée, il y a tout un cérémonial, il y a des gens qui attendent les athlètes à l’arrivée, justement l’année où il y avait Christophe Lemaître c’est impressionnant, ils les emmènent au contrôle. Ces personnes l’entouraient, étaient assez pressantes pour qu’il arrête les autographes, et qu’il aille au contrôle antidopage.

C’est un meeting à dimension humaine et pourtant de grandes stars viennent, comme l’expliquez-vous ?

Je ne sais pas réellement comment font les organisateurs pour réunir un plateau pareil, ça doit être un gros boulot de les faire venir. Pour être investi dans plusieurs organisations, je me rends compte que l’équipe d’organisation est très carrée, c’est très organisé, au-delà de la piste rapide, qui peut attirer les athlètes, c’est une vraie équipe qui fait tourner la machine et doit les attirer aussi.

Depuis le meeting de Mondeville, je vois la préparation, c’est vraiment là que je vois que le travail des coulisses est pro, ce n’est pas une kermesse, c’est une organisation digne de ce nom. Car les athlètes qui viennent ici doivent surement parler entre eux, et se donner des infos sur la qualité d’accueil. Mondeville c’est le tome 1, Hérouville, c’est le tome 2

Quelle est ta discipline préférée ? Pourquoi ?

Moi j’aime bien le sprint, et notamment les haies, le 110 m haies, car de voir la hauteur on se demande comment ils font pour aller aussi vite, elles m’arrivent bien à la taille, et on se demande comment ils vont aussi vite avec des barrières à franchir comme ça. Et le bruit que ça fait, ça fait bizarre, on se demande comment c’est possible. Quand on regarde derrière ensuite, c’est un vrai champ de mines ! Et du coup, comme ma femme est une ancienne perchiste, on va aussi voir les ateliers des perchistes, c’est aussi très spectaculaire, quand on voit la perche, qu’on est au pied du sautoir, à 5,80m, c’est l’équivalent d’un deuxième étage d’appartement, on se rend compte que c’est très haut, car à la tv, on ne se rend pas compte.

Que préfères-tu au meeting d’athlétisme d’Hérouville ?

Ce qui est super, c’est qu’on peut circuler librement tout autour de la piste pendant les deux heures du meeting. Après la course du 100 m, on peut aller dans le virage voir le saut en hauteur, puis dans la ligne opposée le saut à la perche, mais aussi voir la rivière de steeple, il y a toujours des surprises, des relances. On aime bien pouvoir ne pas rester deux heures sur le siège, bouger sur le stade, ne pas rester dans la tribune. Même si elle agrémente vraiment le meeting, tout le long du 100 m, on voit super bien les courses !

 

Ce texte a été rédigé par Redacwebdecaen.

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