L'athlète mondevillaise, Laurine Vincent et le 100 m haies du meeting d'Hérouville : “ j'ai hâte d'y être !''

Pour la 4e année consécutive, elle sera sur la ligne de départ du 100 m haies au meeting d'Hérouville. La jeune championne de 22 ans, qui a terminé 4e aux championnats de France espoir, adore participer au meeting d'Hérouville. Elle nous explique pourquoi, à son niveau, c'est un rendez-vous incontournable.

Peux-tu te présenter en tant que sportive à nos lecteurs ?

Cette année, je suis passée sénior 1, la saison dernière j’étais espoir 3 et j’ai terminé 4e aux championnats de France espoir en battant mon record (14’’28, performance N3).

En tant que sportive, je peux dire de moi que je suis quelqu’un de très motivée dans ce que je fais, l’athlétisme est vraiment ma passion, venir à l’entraînement est pour moi une des motivations de ma journée.

Je suis une athlète assidue à l’entraînement et quelqu'un d’assez pointilleuse aussi, les haies sont une discipline assez technique, qui demande une certaine rigueur.

Tu fais partie de l'équipe première de l'entente athlétique Hérouville Mondeville (EAMH), et tu reviens du premier tour des interclubs d’athlétisme. Quel est ton bilan ?

Bilan assez positif dans l’ensemble, même si ma performance sur les haies est assez loin de mon record (14’’82), mais c’est une rentrée, les interclubs se situent assez tôt dans la saison et je suis sûre que le chrono va descendre, sur les haies ça peut descendre très vite, il s’agit juste d'effectuer la course parfaite sans produire d’erreurs sur les obstacles. Mon pic de forme arrivera au bon moment je l’espère. 

Un petit retour en arrière sur ta carrière de sportive. Quand est-ce que tout cela a commencé ? 

J’ai découvert l’athlétisme en UNSS, en 3e il me semble, je suis arrivée en cadette au club (2012/2013 si mes souvenirs sont bons). J’ai commencé par du saut en longueur où j’ai réalisé la meilleure performance au bilan français en minime 2 (5m49), puis j’ai voulu découvrir de nouvelles choses, car je stagnais en longueur, j’ai fait un peu d’heptathlon et finalement je me suis dirigée totalement vers les haies

Comment vit une athlète de ton calibre ? Tu as un travail à côté pour vivre ?

Il est très difficile de vivre de ce sport, il faut vraiment s’appeler Kevin Mayer ou Renaud Lavillenie pour ça. Pour ma part, j’ai une aide financière de la part du club grâce à mes résultats en championnats de France, mais sinon, à côté de ça, je dois travailler en parallèle de mes études pour pouvoir me faire des sous. Je suis en Staps 3e année, je souhaite devenir prof d’EPS, l’an prochain je passe en master, avec le passage d’un CAPEPS vers mars.

Comment est organisée ta semaine d'entraînement ? Ton année ?

Avec mon groupe, entraîné par Stéphane Bamboux, nous nous entraînons tous les jours sauf le jeudi et le dimanche. Autrement, nous sommes tous les jours sur la piste, en général de 18h à 20h au stade Lafond.

À côté de l’athlé, je suis en Staps, j’ai donc pas mal de temps libre qui me permet d’être présente à chaque entraînement.

Concernant les temps de repos, c’est vraiment en fonction de la fatigue des athlètes, si quelqu’un est un peu moins bien ou a une petite blessure qui le titille, alors il aura un temps de repos nécessaire, mais sinon, nous sommes toujours sur la brèche

Quels sont tes objectifs sportifs pour la saison prochaine ?

Je viens d’arriver en sénior, le niveau monte d’un cran. En effet, cet été, la seule possibilité d’effectuer un championnat de France est de se qualifier pour les championnats de France Élite, et les places sont chères. Il faut que j’abaisse mon chrono aux alentours des 14’’00 si je veux y participer. Mon objectif est donc d’améliorer mon chrono pour pouvoir me qualifier, et tout cela sans blessure, car cet hiver j’ai été touchée à l’ischiojambier 1 semaine avant les France indoor.

Dans ta saison, que représente le meeting d'Hérouville sur le plan sportif ?

Le meeting d’Hérouville comme celui de Mondeville est pour moi un événement incontournable de la saison, c’est l’occasion de mettre en avant les athlètes du club au public et c’est aussi l’occasion de faire des performances, car le fait de courir devant autant de personnes transcende énormément.

De plus, courir contre des athlètes qui ont un niveau international est vraiment très enrichissant, on peut faire des rencontres, échanger avec d’autres athlètes et ça c’est vraiment sympa.

Je suis vraiment heureuse chaque année de pouvoir participer au meeting d’Hérouville, de plus, le fait d’affronter des filles d’un tel niveau conditionne mentalement aux grandes échéances de la saison (championnat de France). 

L’an passé au meeting hérouvillais, tu as fait l'une des meilleures performances féminines du meeting, avec un temps de 14'60 au 100 m haies. Quels sont tes objectifs cette année ?  

L’année dernière, j’ai réalisé mon season best au meeting d’Hérouville, j’ai pu effectuer série et finale, j’étais assez satisfaite même si on en veut toujours plus. Cette année, j’espère arriver sans bobo et être dans un bon pic de forme afin de me rapprocher de mon record et pourquoi pas même le battre. 

Que viens-tu y chercher ? Des rencontres et du fun, en plus des temps sportifs ?

Je viens y chercher forcément un chrono, mais aussi du plaisir, de l’adrénaline, un bain de foule également, car c’est toujours très plaisant de courir devant une telle foule et d’être encouragée par des spectateurs. J’ai hâte d’y être !

Qu'est-ce qu'un meeting a de différent par rapport à des épreuves plus classiques ?

Ce qu’il y a de différent, c’est surtout le fait de s’opposer à des filles d’un certain niveau, car dans la région, c’est un peu ce qui manque, même si avec Céliane Renault et Anaïs Coquelle on se tire pas mal lors des compétitions. Et le petit plus aussi, c’est vraiment la foule, faire bien devant un public est vraiment quelque chose qui transcende.

Quel est ton regard sur le meeting d'Hérouville ? Y es-tu attachée ? 

Depuis que j’y participe, j’ai un regard très positif sur le meeting, l’organisation a toujours été au top, et je trouve que la personne qui met l’ambiance remplit très bien son rôle. Après, nous, en tant qu’athlète, on vit vraiment différemment le meeting je trouve. Nous, on est dans notre bulle, on doit être constamment concentrés surtout ceux qui effectuent des courses, car il y a souvent série et finale donc on peut se « relâcher » vraiment à la fin de tout ça. Mais ça reste un événement très très plaisant.

Comment fais-tu pour l'apprécier au mieux ?

On a forcément des proches qui viennent nous voir, des parents, amis, donc on a plus d’appréhension, mais l’essentiel est de bien gérer son stress. L’objectif est de bien faire, et en même temps de rester concentré, avec l'objectif de battre son record.

Et donc forcément, une préparation en amont plus importante ! Mais j’ai déjà hâte d’y être ! On va travailler les points faibles, axer pour que la forme soit présente ce jour-là, peut-être faire un peu plus pour travailler ce qui ne va pas.

Le jour du meeting je ferais le 100 m haies, c’est vraiment ma spécialité. Bien sûr, je fais aussi du sprint, car ça va de pair, plus on est rapide en sprint mieux on est en haie. Mais c’est vraiment le truc en athlé, en général on n’a qu’une seule discipline. On se focalise sur notre spécialité, surtout dans une grande compétition comme ça. Je ne connais pas d'athlète qui fera autre chose, une autre spécialité. Je connais bien Maeva Danois, on est parti en vacances ensemble, mais elle est en haut niveau, s'entraîne à l’Insep, vient rarement au meeting, on se verra au meeting ensemble.

On se croisera au repas à la fin, c'est une occasion d’échanger avec d’autres athlètes, et on mange bien ! C'est important parce qu'après une épreuve comme ça, on a aussi très faim ! 

Y as-tu déjà rencontré des athlètes stars ? 

Oui chaque année on a la chance d’affronter des athlètes qui sont parmi les meilleurs Français ou même des athlètes internationales.

C’est assez impressionnant surtout lors des premiers meetings, mais après, on s’y « habitue », l’objectif est vraiment de rester dans sa bulle et de se dire que dans tous les cas, les filles sont meilleures, mais qu’elles sont là pour te tirer et te faire perfer.

C’est comme ça que je le vois. Cela donne du « bon stress » au départ et ça donne encore plus envie de se dépasser.

Credit Photo : Damien Deslandes