Léo Fontana : un athlète Normand dans le top 15 français

Léo Fontana a participé au 3 000 mètres steeple du meeting d'Hérouville. Après une blessure au tendon d'Achille qui l'a contraint à renoncer aux championnats de France élite en juillet, il redémarre fort. En ligne de mire, les championnats d'Europe de cross en décembre.

Léo, est sur une phase ascendante. S'il performe en 1500, 3000, 5000 et 10 000 m, il déclare ne pas avoir encore trouvé sa discipline de prédilection. 

En 3 000 m steeple,  le 19 mai, il s'octroie la 2e place au Championnat de France des clubs d'Antony, à 9'01'43, et la 9e place au meeting d'Hérouville, à 8'57'91. En 3 000 m indoor, aux championnats de France Élite de Miramas, les 16 et 17 février, il est classé 6e Français, à 8'14'01.

En 10 000 m, le 13 avril, au Championnat de France, à Pacé, Léo arrive 11e Français, à 29'52'35.  

Il était sélectionné pour participer à ses 4e championnats de France élite à Saint-Étienne, en juillet dernier. Une blessure au tendon d'Achille l'a empêché d'être sur la ligne de départ.

Comment vas-tu aujourd'hui ? peux-tu nous parler de ta blessure ? 

Je me suis blessé sur un steeple en Belgique, lors d'un meeting, vers le 15 juillet. Je sentais déjà une douleur avant d'y aller, mais on voulait améliorer mon chrono avant les championnats de France Élite. 

Sur place je pense que ce sont les chocs du steeple, les sauts, le passage de la rivière. Comme je suis un peu un débutant, ma réception sur la rivière est mauvaise et mon tendon prend un peu. 

Ce n’est pas uniquement lié à ça. En fait en étant jeune, je me suis fait une coupure au tendon d'achille. Je me suis coupé en marchant pied nu. Depuis, j'ai des soucis dès que je commence à être fatigué. 

Ça faisait deux ans que je n'avais pas de problèmes, et le fait de commencer une nouvelle discipline avec des chocs n'a pas aidé. 

Ça m'a créé une grosse inflammation, avec des douleurs quand je marche. Du coup, je n'ai pas pu m'entraîner sérieusement avant les championnats de France. Là-bas, il y des concurrents qui ont faim, on ne peut pas y aller sur trois pattes. Du coup, on y a renoncé.

Quels sont tes projets sportifs à moyen terme ?  

Mes objectifs sont inchangés, il s'agit pour moi d'entrer en équipe de France. Mais je n'ai pas fixé de date, j'ai le temps. Puis également de décrocher un podium en France élite sur le 5 000, ou sur la discipline que je choisirais de faire, hiver comme été ! Ça peut être le 3000 ou le 5000 ! 

Le problème c'est qu'il y a cross de sélection pour entrer en équipe de France en octobre. Entre 10 et 11 km de cross, pour lequel je vais bientôt reprendre l'entraînement. Les douleurs sont là, mais la reprise va faire travailler le tendon, tout en continuant les soins bien sûr. 

À ce cross de sélection, la fédération sélectionne 6 personnes d'un seul coup, c'est une occasion d'entrer en équipe de France. J'ai fait respectivement 5e 6e et 7e aux championnats d'Europe, et je n'ai été pris aucune fois sur ce cross de sélection. 

La méthode de sélection est très compliquée, la fédération a un droit de refus sur les gens qu'elle sélectionne. Les seuls qui sont sûrs d'être pris sont les 4 premiers, les 5e et 6e sont les remplaçants de l'équipe. On verra bien, ensuite les championnats d'Europe se dérouleront mi-décembre. 

Tu es venu au 3 000 steeple pour ton club. Peux-tu nous en dire un peu plus ?  

J'ai voulu rendre service au club, effectivement, suite au départ de Dorian Louvet, Joffrey Ledéan, et François Leprovost. Je ne suis pas mauvais au steeple, le coach a voulu appuyer un peu là-dessus.

Mais je ne regrette pas d'avoir rendu service à mon club. Maintenant c'est une saison qui va nous servir à mieux anticiper et encore mieux préparer les prochaines compétitions. 

Je ne peux faire de choix entre plusieurs disciplines. C'est encore indécis. Le 1 500 je ne pense pas, je n'ai pas spécialement d'affinité. Idéalement ce serait le 3 000 indoor, mais il n'y a pas ça aux championnats de France, donc ça serait le 3 000 steeple et le 5000. 

Le 10 000 c'est différent, j'aime bien, mais c'est à l'intersaison. J'ai fait un bon 10 000 aux France j'ai fait plutôt un bon chrono, 29'52, près de Rennes, à Pacé, il y a quelques mois en avril.

Peux-tu nous parler de ton rythme d'entraînement ?

En période de stage, ça peut monter à 11 entraînements par semaine, sinon en période de compétition, c'est plus 6 ou 7. 

Je m'entraine au stade Pierre Lafond, en plein air, et l'hiver dans la halle d'Ornano, qui est très bien, même si les virages sont un peu serrés. 

En gros tous les jours voire deux fois par jour, en général deux jours de la semaine, je m'entraîne deux fois, avec un jour de repos entre les deux. Sur ces deux jours je fais un réveil musculaire le matin, puis une grosse séance l'après-midi.

Je suis animateur à la ville de Mondeville. Les horaires ne sont pas aménagés, je m'entraîne après 18 h. Pour les compétitions, le week-end presque tout le temps, en général je n'ai pas besoin de demander des congés. C'est plutôt compatible. 

L'alimentation, en théorie, je devrais faire attention à ce que je mange. Mais c'est dur, c'est une prise de tête au quotidien, même maintenant j'ai du mal à faire ce travail à 100 %. 

Pour avoir une alimentation parfaite, il faut tout calculer tout le temps. Et moi je n'ai pas que ça à faire, c'est compliqué. 

Maintenant, je fais en sorte de pas faire d'excès. Sur les sorties, je sors assez souvent, mais c'est ciblé, jamais en période de compétition. C'est uniquement sur les périodes creuses, quand je suis en coupure. En gros à Noël, puis entre la saison de cross et le début de la saison estivale, et au mois d'août.   

Comment as-tu commencé l'athlétisme ?

J'ai commencé jeune, vers 7 ou 8 ans au Caen Athlétic Club. Je regardais la télé avec mes parents, rien de spécial. J'ai vu ça et je me suis dit c'est sympa, j'aimerais bien essayer. Mes parents m'ont dit si tu veux il y a un club à Caen, et ils m'ont inscrit au CAC. 

J'ai alors arrêté le foot, que je pratiquais, comme beaucoup de gamins. Ce qui m'a plu c'est que j'aimais bien courir. Au foot, j’aimais plus les contre-attaques que la technique ! Je préférais courir que faire des dribbles avec le ballon !  

Quand on commence l'athlé et qu'on est jeune, on fait un peu de tout. Mais je préférais quand même la course. 

Jusqu'à très tard, je m'entrainais très peu, 3 ou 4 fois par semaine. J'allais direct en compétition, jusque cadet junior. C'est ce qui m'intéressait essentiellement, on va pas se le cacher. 

Puis en junior 2, et là j'ai commencé à m'entraîner environ 6 à 7 fois par semaine, puis au fur et à mesure on a augmenté à 8 à 9 fois.  

La pratique de l'athlé m'a apporté beaucoup de choses importantes de la vie. Le sens du travail, la détermination, le fait de ne jamais rien lâcher, d'aller au bout de ce qu'on veut, savoir se donner les moyens, même si au final on est déçu et on n'a pas ce qu'on veut. Il s'agit de savoir se donner les moyens pour faire ce qu'on a envie de faire. 

Quelles sont les personnes qui ont marqué ton parcours ? 

Je n'ai finalement fait que 2 clubs, le Cac et l'EAMH, où je suis depuis 6 années. Je suis passé par pas mal d'entraîneurs, mais si je devais en citer quelques-uns, ce serait Marc Courtiau, du CAC, mon premier vrai coach. 

Juste avant lui, c'est David Groisard, qui m'a emmené sur mes premières grosses compétitions, les pointes d'or, les premières compétitions nationales jeunes, et les milles minimes, stages sur c'était très difficile d'être qualifié, stage regroupant les meilleurs minimes de France.

Le dernier coach est Adrien Taouji, mon coach actuel, depuis que je suis en junior 2, j'avais 18 ou 19 ans.

 

Ce texte a été rédigé par Redacwebdecaen. 

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