Flavie Renouard, une ascension en suspens

Révélation de la première partie de saison, l'athlète de 19 ans prend son mal en patience en attendant de pouvoir reprendre sa marche en avant. Retour sur un hiver rempli de joies et de promesses.

 

En s'accordant une coupure de deux semaines suite à l'annulation des championnats de France de cross, Flavie Renouard n'imaginait probablement pas que l'avenir serait aussi trouble. La situation sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19 a obligé la Fédération Française d’Athlétisme à annuler toutes les compétitions jusqu’au 24 mai minimum.

 

Flavie, quel regard portes-tu sur ta saison hivernale ?

 

Je suis partagée. Il y a de la déception car nous avions un gros truc à jouer collectivement en cross. J’ai commencé ma saison de cross aux championnats d’Europe avec Aurore (Guérin) et Ana (Egler), il y a cette petite frustration de ne pas avoir bouclé la boucle. D’un autre côté, je ne peux pas être aussi déçu que les filles car j’ai pu faire une saison hivernale quasi complète grâce à la salle.

 

Une médaille d’argent sur 1 500 m

 

Le bilan global reste positif ?

 

Chaque compétition a été à la hauteur de mes espérances, j’ai tout donné à chaque fois. J’ai bien progressé dans ma gestion de course, c’est une satisfaction. Il y avait un peu plus de fatigue lors des championnats de France élite mais je n’ai aucun regret sur l’ensemble de mes sorties. 

 

As-tu ressenti le besoin de faire une pause ?

 

Physiquement j’avais besoin de faire une petite pause même si j’étais prête à être compétitive jusqu’aux championnats de France de cross. J’ai avancé ma coupure sportive d’une semaine et finalement cela correspond à une coupure classique entre la saison hivernale et estivale.

 

Comment vis-tu cette période de confinement ?

 

Cette période se passe plutôt bien. Je m’organise autour de mes cours en ligne (BTS Support de l’Action Managériale) et de mes entraînements. Je cours tous les jours en respectant les règles concernant le périmètre et j’ai toujours mon attestation sur moi. J’ai la chance d’habiter à la campagne ce qui me permet de courir sur des circuits agréables mais j’ai hâte de retrouver la piste et l’odeur du tartan !

 

Des séances dans le jardin

 

Sur quelle distance envisages-tu de courir sur piste ?

 

L’an passé, j’ai essayé le 2 000 m steeple chez les juniors (4e aux championnats de France) et j’ai beaucoup aimé. Je voudrais faire du 3 000 m steeple cette saison, j’ai installé des haies dans mon jardin pour travailler la technique. J’ai la chance d’être confinée avec mon père qui est aussi mon entraîneur, cela facilite le suivi. 

 

Tu as battu ton record sur 1 500 m lors du Meeting de Mondeville (4’25’’24), que retiens-tu de cette expérience ?

 

C’était impressionnant et je pense que le fait de courir à la maison m’a aidé. L’ambiance était énorme, ce n’est pas comparable avec un championnat. L’environnement extérieur est encore plus important lorsque l’effort devient difficile. Cette course m’a donné envie de participer à d’autres compétitions de haut niveau. 

 

Le passage chez les espoirs ne semble pas t’avoir dérangé…

 

Il s’est fait naturellement. C’était une bonne surprise qui laisse présager de bonnes choses. Au début c’est un peu impressionnant de se retrouver face aux meilleurs seniors lors des championnats de France élite en salle. Une fois le départ donné je ne fais plus la différence. Chacun à sa chance, ce n’est pas une question d’âge. 

 

Pour l’AOMH, Malcolm Duquesney

Photo ©Sport à Caen