Ce début d'année est une belle réussite pour le junior du Caen AC qui s'est offert de nouveaux records sur 60 m (6''91) et 200 m (21''62). Samedi 30 janvier, l'athlète de 17 ans aura l'occasion de se mesurer aux meilleurs sprinteurs français sur la ligne droite de la Halle Michel d'Ornano.
C’est un début très mouvementé. Avec mon coach (Patrick Thimonier), nous avions axé la préparation sur un travail foncier avec du sprint long. Depuis quelques mois, j’arrive à m’entraîner plus régulièrement avec trois séances par semaine. De toute façon, il n’y a que la performance qui me motive. En novembre j’ai intégré les listes ministérielles et j’ai pu poursuivre l’entraînement après le couvre-feu. Cela m’a beaucoup aidé à garder une bonne dynamique.
Mon moral était au plus bas après l’annulation des championnats de France (au mois d’octobre) et j’allais même jusqu’à remettre en cause ma pratique de l’athlétisme. Sans compétition, cela n’avait plus de sens pour moi. J’ai besoin de me fixer des objectifs pour être motivé et cela passe par la compétition. Le fait d’être sur les listes ministérielles m’a beaucoup aidé, j’ai également été soutenu par mon club.
Exactement. J’ai le privilège de pouvoir continuer l’entraînement, il y a tellement d’athlètes qui rêveraient d’être à ma place. Il ne faut pas gâcher cette chance, je n’avais pas le droit de baisser les bras. Mon coach m’a rassuré en me disant que je pourrais sans doute participer à des compétitions cet hiver et que, quoi qu’il arrive, le travail n’était pas perdu pour la suite. J’avais la volonté de revenir plus fort en profitant de cette opportunité.
Dans un premier temps il y avait beaucoup de déception car lorsque l’on arrive avec la deuxième meilleure performance des engagés on espère forcément monter sur le podium. Je n’ai pas réussi à me concentrer, à faire le vide autour de moi et à évacuer la pression. J’ai surtout été déçu de finir la saison hivernale loin de mes meilleures performances. Sur le 4x200 m, nous étions également bien placés au bilan et je n’avais plus rien à perdre. J’ai réussi un bon relais et je termine sur une note positive. Ces championnats ont été l’occasion de faire un bilan et de me remettre en question. J’ai décidé de mettre plus de rigueur dans mon entraînement.
Je suis en terminale et je n’ai pas envie d'avoir que l’athlétisme et les cours dans mon quotidien. Je veux garder du temps pour faire autre chose même si j’envisage tout de même d’en faire un peu plus. Ce qui me plaît aussi c’est de voir que je garde une certaine marge de progression. L’objectif est avant tout d'éviter les blessures avec une surcharge d’entraînement. Je n’ai pas envie d’atteindre le maximum de mon investissement en junior.
Le 200 m est l’épreuve où je possède les meilleures références. C’est aussi celle où j’ai les meilleures sensations en compétition. Je sens que la machine se met en route après 40 m alors le 60 m est sans doute un peu court pour moi. C’est une épreuve qu’il faut travailler pour progresser mais je prends plus de plaisir sur un 200 m. Je ne pensais pas passer de 22’’36 à 21’’62 dès cet hiver. Je suis très content de cette performance. J’ai compris qu’il fallait d’abord travailler le foncier pour prendre du plaisir. J’arrive à courir en étant très relâché sur la fin de course, c’est un gros progrès.
C’est une grande fierté. Faire mieux qu’un athlète qui a eu une belle carrière est quelque chose de très gratifiant. C’est une performance qui me donne envie de faire encore mieux. Avec mon coach, on commence à parler des ambitions en extérieur. Nous avons forcément des objectifs plus élevés, on parle davantage du chrono mais je n’aime pas trop me prononcer à l’avance, il faut le faire sur la piste.
J’étais cadet première année lors de ma première participation (2019). À seulement 15 ans, c'était un honneur d’être présent et de courir face à des athlètes internationaux. C’était un moment magique, j’ai pris énormément de plaisir. Cette année, j’arrive avec une approche différente. Mes adversaires ont des records et un palmarès impressionnant et c’est aussi grâce à eux que je progresse.
Pour l’AOMH, Malcolm DUQUESNEY