Valentin Lavillenie : « Hâte d'être à Mondeville »

Vice-champion d'Europe en salle l'an passé, le perchiste auvergnat sera l'une des têtes d'affiche de l'édition 2022. Régulier à plus de 5,80 m, le frère de l'ex-recordman du monde tentera de faire trembler le record de la Halle d'Ornano.

 

Valentin Lavillenie, frère cadet de Renaud, participera au concours du saut à la perche, mercredi 9 février. En 2021, l’athlète du Clermont Athlétisme Auvergne avait décroché le titre de champion de France Elite en salle. Quelques jours plus tard, il montait sur la deuxième marche du podium Européen en Pologne. Dans un mois, l’élève de Philippe d'Encausse ne manquera pas d’ambition pour sa première sur le sautoir mondevillais.

 

Valentin, que peut-on vous souhaiter pour 2022 ?

 Des records, de nouvelles sélections en équipes de France, des finales mondiales et des podiums !

 

C’est une année charnière avec les mondiaux en salle puis en extérieur ainsi que les championnats d’Europe, quel sera votre principal objectif ?

Mon objectif est de tout faire ! Je veux être présent sur l’ensemble de ces événements tout en participant aux différents championnats de France. La préparation sera semblable aux années précédentes en fonction de mon état physique bien évidemment.

 

La saison en salle trouve-t-elle une place importante chez vous ?

Je suis toujours stupéfait de voir certains athlètes négliger la saison en salle. Il y a des disciplines pour lesquelles les conditions sont un peu différentes, mais au saut à la perche c’est exactement le même sport. Même si dans le regard des gens c’est souvent la saison estivale qui prime, je prépare toujours les deux de la même manière et avec la même envie.

 

Vous êtes devenu vice-champion d’Europe en salle l’an passé, c'est une récompense que vous attendiez ?

Cela m’a fait plaisir car j’étais sur une bonne lancée après ma sixième place lors des championnats du monde à Doha (2019). Je ne vais pas dire que je l’attendais car je ne me levais pas tous les matins en me disant « Il te manque une médaille européenne ou mondiale. » Cette médaille est un coup de boost supplémentaire dans ma carrière. Je ne suis pas encore trop vieux, je sais que j’ai encore des choses à faire.

 

Vous n’étiez pas parvenu à atteindre la finale lors des Jeux Olympiques de Tokyo, c’était une grosse frustration ?

Malheureusement je me suis blessé juste avant de partir à Tokyo, je n’ai pas pu m’entraîner pendant deux semaines. Le fait d’être diminué physiquement m’a permis de relativiser l’échec des Jeux. J’étais triste et dégoûté car j'envisageais une autre issue mais je suis fier de m’être battu jusqu’au bout pour défendre mes chances.

 

A 30 ans, vous avez participé à tous les grands championnats. Quel regard portez-vous sur ce que vous avez accompli ?

Je suis très content. Depuis 2013, j’ai été sélectionné pour tous les championnats du monde (il n’avait pas pu participer en 2015, blessé quelques jours avant la compétition). C’est une fierté car nous ne sommes pas si nombreux à pouvoir en dire autant. J’ai vraiment envie d’inscrire mon nom et mon prénom parmi les meilleurs perchistes français de tous les temps. Cela passera forcément par une grosse performance à plus de 5,90 m. Je sais que je suis capable d’aller chercher cette barre.

 

Cette volonté d’inscrire votre prénom vous tient-elle vraiment à cœur par rapport à la carrière de votre frère ?

C’est un sujet qui est surtout alimenté par les médias. Je précise que je veux inscrire mon prénom dans le sens où je ne peux pas inscrire mon nom, c’est déjà fait. Je ne ressens pas le besoin de devoir prouver. Je suis très heureux et fier de ce que j’ai réussi jusqu’à présent.

 

Comment envisagez-vous la suite ?

J’ai envie de rester le plus haut possible, de participer aux Jeux Olympiques à Paris et de me battre pour aller jusqu’à Los Angeles (2028). J’ai réussi à construire de la régularité ces dernières années. Avant ma blessure (il s’était fracturé le talon après une chute en mai 2018), je n’avais réussi qu’une seule fois 5,80 m. Depuis, j’ai réussi à passer cette barre à six reprises dont quatre fois en 2021.

En fin de saison dernière, je me suis rendu compte que j’adorais enchaîner les compétitions. Je me sens bien plus épanoui et heureux lorsque j’enchaîne les concours plutôt que de passer tout mon temps à l’entraînement. Je retrouve également d’autres perchistes que j’apprécie, on passe toujours un bon moment. En fin de saison, l’ambiance est différente car l’on ne prépare plus les grandes échéances. On vient pour chercher un record, s’amuser… L’enjeu n’est plus le même.

 

Le record de la Halle d’Ornano est détenu par Romain Mesnil depuis 2003 avec 5,80 m...

Voilà, vous connaissez mon objectif ! Je ne suis venu qu'une seule fois à Mondeville, c’était en 2007 avec Renaud et mon papa qui était notre entraîneur à l'époque. J’en garde un super souvenir. Il y avait notamment l’Allemand Tim Lobinger (2e avec 5,50 m derrière Jérôme Clavier, 5,50 m également, Renaud Lavillenie s’était classé 3e avec 5,35 m). J’adore sauter en France et j’aimerais participer à tous les meetings français avant la fin de ma carrière. Je vais avoir quelques concours pour me régler avant Mondeville, il n’y a pas de raison que je ne saute pas haut... J’ai hâte d’y être !

 

Pour l’AOMH, Malcolm DUQUESNEY