Thierry Collignon : « Une bonne dynamique en Normandie »

Entre pratique de haut niveau, organisation d'événements ou travail autour de la formation, Thierry Collignon, président de la Ligue de Normandie d'athlétisme depuis 2020, répond à nos questions sur la santé de l'athlétisme normand.

© Ligue de Normandie d’Athlétisme

 

En tant que président de la Ligue de Normandie d’Athlétisme, que retenez-vous de l’année 2022 ?

Il faut d’abord souligner la bonne dynamique du retour de nos licenciés. Nous sommes sur le point de revenir au niveau qui était le nôtre en 2019 à savoir un peu plus de 16 000 licenciés. Nous avons également pu assurer l’organisation de l’ensemble de nos événements et les championnats de France Élite à Caen ont été une belle réussite. Sur le haut niveau, on note une belle progression par rapport à la dernière olympiade. Nous avons des internationaux reconnus comme Léonie Cambours (SPN Vernon puis Stade Sottevillais 76, heptathlon), Just Kwaou-Mathey (Évreux AC, 110 m haies) , Kevin Campion (Stade Dieppois, marche) et Flavie Renouard (EA Mondeville-Hérouville puis Caen AC, 3 000 m steeple). Il y a aussi pas mal d’athlètes prometteurs qui vont émerger dans les prochaines années. La Normandie a obtenu davantage de podiums sur les championnats de France jeunes et nos minimes ont remporté les matches interligues. Lors des interclubs, nous avons enregistré trois montées majeures : Caen AC et SPN Vernon en N1A, Évreux AC en N1B ainsi que le maintien du Stade Sottevillais 76 en Élite 2.  

Quel est le rôle de la ligue dans l’accompagnement des athlètes de haut niveau ?

Nous avons un dispositif d’accompagnement spécifique pour les athlètes sur listes ministérielles. Les athlètes sont classés dans trois catégories : or, argent et bronze. La ligue assure un accompagnement financier pour les athlètes figurant dans les groupes or et argent. Dans le groupe or, on retrouve les quatre athlètes cités précédemment ainsi que Valentin Gondouin (EA Mondeville-Hérouville, cross-country), Odile Ahouanwanou (Stade Sottevillais 76, heptathlon) et Blandine L’Hirondel (Alençon Running Club, trail). 

Où en sommes-nous dans la formation des entraîneurs ?

Il y a eu une refonte de la formation initiée par la Fédération Française d’Athlétisme. Dans notre plan de relance de l’encadrement, nous avons décidé de doubler les effectifs sur nos stages afin d’amener davantage d’entraîneurs vers l’encadrement de haut niveau. Au quotidien, il existe tout de même quelques difficultés avec de nombreux arrêts suite à la période Covid. L’athlétisme fonctionne avec beaucoup de bénévoles, c'est un investissement qui demande du temps. Notre objectif est d’identifier les entraîneurs dans les clubs afin de les amener vers le haut niveau pour reconstituer une équipe technique régionale forte. 

Quel regard portez-vous sur la pratique des plus jeunes ?

C’est difficile de se faire un avis. Nous avons peut-être perdu une génération avec la crise Covid. Une baisse des performances a été constatée, notamment chez les minimes, même s’il y a du mieux. Le nombre de licenciés est redevenu le même. En revanche, le taux de participation aux compétitions a chuté. Beaucoup de jeunes rejoignent les clubs pour avoir une activité physique une à deux fois par semaine mais ils ne souhaitent pas forcément aller vers l’athlétisme de compétition.

Comment l’expliquez-vous ?

Il n’y a pas que le Covid, le changement sociétal est relativement important. Cela part de la pratique sportive à l’école et plus l’on va vers le haut niveau plus la pratique devient complexe en termes d’aménagement des études, du travail et des horaires. Le dispositif mis en place par la FFA et le ministère de l’éducation nationale ne donne pas satisfaction. Les clubs ont encore énormément de mal à aller vers les écoles primaires et les collègues. C’est un peu plus simple dans le privé mais l’on sent qu’il n’y a pas beaucoup de place pour le sport.

Quels seront les temps forts en 2023 ?

Le début d’année sera rythmé par l’organisation des différents championnats régionaux mais aussi par les championnats de France d’épreuves combinées et de marche à Val-de-Reuil (11 et 12 février). La ligue est candidate pour organiser le challenge national de marche à Val-de-Reuil au mois de septembre. Nous souhaitons également organiser plusieurs championnats de France à Val-de-Reuil en 2024. La piste a été refaite entièrement dans l’optique d’accueillir des événements nationaux. 

 

La région accueille trois événements internationaux l’hiver (Meeting de Mondeville, Meeting de l’Eure et Perche Élite Tour de Rouen). Ces rendez-vous contribuent également au rayonnement de l’athlétisme normand…

C’est une très belle vitrine. Avec les équipes de la ligue de Normandie, nous avons eu la volonté de nous rapprocher de ces événements pour les valoriser auprès de nos licenciés. Cela souligne le dynamisme de l’athlétisme normand et des clubs organisateurs. Ces événements sont bien structurés, il y a un savoir-faire. La contribution de la ligue consiste à mettre du matériel et des jurys à disposition. Nous n’avons pas les moyens pour faire plus. L’athlétisme reste un monde amateur même si l’on commence à se professionnaliser. C’est l'objectif de la FFA avec le programme « Impulsion Athlé 2024 » pour une démarche plus professionnelle. Cependant, notre sport aura toujours besoin de bénévoles pour fonctionner au quotidien.  

 

Billetterie du Meeting de Mondeville : https://www.aomh.fr/billetterie 

 

Pour l’AOMH, Malcolm DUQUESNEY