Objectif Europe pour Hugo Hay

Engagé sur le 3 000 m après plusieurs mois sans compétition, l'athlète de 23 ans aura les minima pour Torun (Pologne) dans le viseur. Multi-médaillé européen en cross et sur piste chez les espoirs, Hugo Hay veut désormais s'inviter à la table des grands.

 

Hugo, vous ferez votre retour à la compétition samedi soir après plus de quatre mois d’absence...

 

Ça fait plaisir de remettre un dossard pour voir où j’en suis en compétition après plusieurs mois d’entraînement. Normalement je prépare les championnats d’Europe de cross qui ont lieu au mois de décembre. Cette année je n’ai pas pu casser la monotonie de l’entraînement et j’ai vraiment hâte de pouvoir m’exprimer à Mondeville. 

 

Comment avez-vous géré cette période en naviguant à vue ?

 

Ce n’était pas évident mais j’ai une vision de long terme sur ma carrière. Je construis mon avenir au quotidien, j’arrive à me raccrocher à ça lorsque je traverse une grosse phase de préparation. Il a aussi la perspective des Jeux Olympiques de Tokyo, c’est un gros objectif et cela permet de rester focus sur l’entraînement.

 

Vous restez malgré tout sur une année 2020 avec plusieurs records : 1 500 m (3’38’’73), 3 000 m (7’58’’48) et 5 000 m (13’27’’47). C’est un bilan positif ?

 

Oui, l’année a été positive. J’ai eu du temps pour bien travailler et assimiler quelques nouveautés dans mon entraînement. J’aurais aimé courir plus vite notamment sur 5 000 m mais je n’ai eu qu’une compétition et ce n’était pas forcément la meilleure. Compte tenu du contexte le bilan est bon mais dans une situation normale il aurait été un peu décevant. J’ai réussi à mettre davantage de régularité dans mon entraînement et à construire des bases plus solides pour la suite. 

 

Les minima pour les championnats d’Europe indoor (7’52’’50) seront votre objectif à Mondeville ?

 

C’est une échéance qui me permet de définir d’autres objectifs. L’an passé, j’ai réussi à courir en 13’27’’ sur 5 000 m lors de ma seule sortie sur la distance. Je ne suis pas si loin des minima olympiques (13’13’’50). L’objectif de l’hiver sera d’être présent lors des championnats d’Europe indoor. Les indicateurs sont au vert et si la course se passe bien j’espère réussir les minima à Mondeville. Si je parviens à remplir cet objectif, il s’agira d’un bon point de passage avant pour attaquer l’été. 

 

Comment abordez-vous le Meeting de Mondeville ?

 

Il y a un plateau intéressant. D’autres athlètes européens visent la qualification pour les championnats d’Europe. Il y aura un lièvre pour nous emmener sur les bonnes bases. Il faut que l’on se mette d’accord pour prendre des relais ensuite. Nous venons tous à Mondeville pour la performance donc je ne m’en fais pas trop. Nous n’aurons pas beaucoup de courses cet hiver, il ne faudra pas se poser trop de questions.

 

Vous avez décidé de vous entraîner en Belgique, pourquoi ce choix ?

 

J’avais envie de devenir plus pro dans mon approche de l’athlétisme. Après mes études, je suis resté un an chez moi à Bressuire (Deux-Sèvres) mais les conditions n’étaient pas optimales. Cela fait un an que j’ai rejoint un groupe d’entraînement avec la volonté de franchir un cap avec un nouvel entraîneur. J’avais envie d’une approche plus scientifique en allant chercher le détail pour progresser. Au quotidien, j’ai la chance d’être dans un groupe avec des athlètes de niveau mondial. J’avais besoin de quelque chose de pointu pour me tirer vers le haut et ne pas avoir de regrets.

 

Vous avez un beau palmarès chez les jeunes, il y a cette volonté de confirmer en senior ?

 

Bien sûr. J’ai réussi à faire de belles choses sans forcément être professionnel. Ces performances ouvrent des portes, le potentiel est là… Maintenant il faut transformer l’essai. Ce n’est plus le même niveau en senior, il ne faut laisser aucune place au détail, tout doit être optimisé. C’est ce que je suis venu chercher en Belgique. Je suis conscient que la différence se fera sur des petites choses.

 

C’est sur le 5 000 m que vous avez la plus belle opportunité ?

 

Oui, c’est vraiment la distance que je veux privilégier. Pour le moment, le 10 000 m est un peu trop long pour moi et c’est une distance bouchée au niveau mondial. Je manque de vitesse pour espérer quelque chose sur 1 500 m. Le 5 000 m correspond bien à mon profil même si les minima de 13’13’’50 seront difficiles à atteindre. Si j’y parviens ce sera de peu et si j’échoue ce sera sans doute pour pas grand-chose. Cela va se jouer sur des détails, j’ai envie d’y croire. 



Pour l’AOMH, Malcolm DUQUESNEY