Le perchiste tricolore se réjouit à l'idée de retrouver le sautoir de la Halle d'Ornano, mercredi 8 février. Il revient notamment sur le rapport qu'il entretient avec ses adversaires, dont les Américains Nilsen et Kendricks qu'il affrontera à Mondeville.
Le mythique record de Romain Mesnil (5,80 m) aura 20 ans, mercredi 15 février 2023. Si la symbolique est évidemment très belle, chacun espère que cette marque historique tombera, une semaine plus tôt, à l’occasion de la 21e édition du Meeting de Mondeville.
Sur le papier, jamais le concours n’aura eu aussi fière allure. Les Américains Sam Kendricks (6,06 m), double champion du monde en 2017 et 2019, et Chris Nilsen (6,05 m), vice-champion olympique en titre, font figure de favoris. Le Français Valentin Lavillenie (5,85 m), vice-champion d’Europe en salle en 2021, sera lui aussi de la partie, un an après sa première venue en Normandie.
Toujours enclin à répondre aux sollicitations médiatiques, l’athlète de 31 ans revient sur son plaisir de sauter à Mondeville, sa complicité avec les autres athlètes du circuit, son plaisir de transmettre et son approche de l’athlétisme.
Je ne sais pas comment l’expliquer mais je me sens bien dans cette salle. Ce n’est même pas lié à la performance puisque je n’ai réussi que 5,57 m l’année dernière. Cette compétition m’avait tout de même permis de débloquer des choses pour la suite (4e des mondiaux un mois plus tard). Pour moi, c’est primordial de se sentir bien quelque part. J’arrive à recréer un environnement où je me sens chez moi, même si mes proches ne sont pas avec moi. C’est important de voir que le public est heureux de nous voir, d’avoir la confiance des organisateurs. C’est top de pérenniser cette relation. C’est aussi l’occasion de marquer l’histoire d’un événement. Avant même de définir les objectifs de l'hiver, j’ai dit à mon manager que je voulais absolument refaire Mondeville.
Chris (Nilsen) est le perchiste dont je suis le plus proche et l’on ne s’est pas revu depuis septembre, j’ai hâte de le retrouver à Mondeville. J’échange souvent avec Sam (Kendricks) sur les réseaux sociaux. On se donne des nouvelles car il vient d’être papa comme moi. Ça me fait plaisir qu’ils viennent à Mondeville pour le spectacle, mais ce que je retiens avant tout c’est le côté humain et le plaisir de retrouver des amis. En meeting, il n’y a pas cette adversité que l’on retrouve lors des championnats. A la perche, il y a un vrai esprit de famille. Lorsque l’on enchaîne les mêmes compétitions, on passe toutes nos journées ensemble pendant plusieurs semaines. On prend du plaisir à se retrouver pour manger, boire un verre… C’est plus sympa que de rester chacun dans nos chambres d’hôtel.
En compétition, c’est aussi quelque chose de rassurant car je sais que si je viens sans mon coach mais que Chris (Nilsen) est présent, il pourra m’aider en me corrigeant et inversement. Ce sera le cas à Mondeville, je sais que je vais coacher Chris. Ça fonctionne plutôt bien et ça crée du lien entre nous. Je lui donne des indications sur ses sauts, je le conseille le temps de la compétition. Je sais ce que son coach à l’habitude de lui dire. On ne se pose même pas la question, c’est une habitude que l’on a entre nous et je sais qu’il va m’écouter.
J’entraîne un groupe de jeunes à Toulon. C’est cool de les voir progresser. Ça me permet d’avoir une approche différente, de me poser des questions que je ne me posais pas avant. J’ai toujours aimé transmettre, c’est quelque chose qui fait partie de mes valeurs. Je sens que mes paroles ont du poids et j’essaie de ne pas trop me tromper. Aujourd’hui, j’ai des certitudes sur les aspects techniques du saut à la perche et je me base beaucoup sur mon ressenti.
J’ai changé de coach l’été dernier. Je cherche à changer pas mal de choses dans mes sauts. Si j’arrive à tout mettre en place cet hiver tant mieux mais s’il me faut plus de temps, je prendrai ce temps. J’ai des objectifs mais je suis prêt à attendre cet été pour les concrétiser si c’est nécessaire. Malheureusement, je suis obligé de tenir ce discours car il y a beaucoup de personnes qui n’ont que très peu d’estime pour la saison en salle. Pourtant, au saut à la perche, c’est exactement la même discipline, avec les mêmes concurrents. Mais si je peux sauter à 5,90 m cet hiver et faire une bonne performance aux championnats de France puis aux championnats d’Europe je ne vais pas me priver.
Il y a une grosse densité à la perche française. Avant de penser à être performant aux championnats d’Europe, il faut être prêt lors des championnats de France. Quand Renaud est devenu champion olympique en 2012 (5,97 m), il était aussi champion de France. Il n’y a pas de secret, il faut tout gagner pour être plus serein. Mon objectif est aussi d’être régulier à haute intensité. Je vais sauter ce vendredi au meeting de Miramas (Bouches-du-Rhône) pour bien me régler avant Mondeville.
Réservez vos places pour le Meeting de Mondeville : https://www.aomh.fr/billetterie
Pour l’AOMH, Malcolm DUQUESNEY